Presbytère
Histoire d'un bâtiment aujourd'hui disparu!
En cours
Histoire du Presbytère et de son jardin, au champ du Pinié...
C’est grâce au curé Joseph Disser que l’histoire a pu arriver jusqu’à nous. En 1736, ce curé passionné d’histoire va écrire à l’aide de documents, dans lesquels étaient consignés les divers obits* bien rangés dans la sacristie, l’histoire de ce presbytère et de son jardin.
*Un obit (du latin obitus, c'est-à-dire mort) est un service religieux célébré en mémoire d'un défunt et pour le salut de son âme, à une date fixe de l'année .
Tout aurait commencé en 1508 par un don fait par Jammes Bonnecare. En effet ce dernier aurait fait une donation pour payer les services funèbres de son décès et pour célébrer des messes spéciales à la date de l’anniversaire de sa mort. Il aurait légué un jardin ! Donc tout débuta par un jardin situé dans le champ du Pinié ! (Ce champ du Pinié occupait la place du village actuel, entre la statue de la vierge et les parcelles environnantes jusqu'à la rue de la mairie ; sur les plans féodaux on voit très bien dessiné le pin.
Si Jammes Bonnecare fût le premier à faire une fondation pour des obits, il fut suivi par de très nombreux autres paroissiens. En particulier un certain, Jean de Lambes, Seigneur de BRAX, fit lui aussi un legs, une fondation à perpétuité pour l’église en 1613.On ne sait pas exactement quand la bâtisse presbytère a été construite à côté du jardin du champ du Pinié, ni par qui ? Certainement avec les dons consécutifs faits à l'église pour les divers offices. Ce qui est sûr, c'est que le 24 juin 1694, la commune achète le presbytère (ou une partie) à Marie Dominique Dessaigne curé de BRAX. Il est à noter que chaque habitant de Brax s'est cotisé pour le paiement de ladite maison.
Plan de 1870 :
centre du village de Brax, en bleu le presbytère
à côté du Braxéen et devant la pharmacie actuelle
En effet, en 1695 un édit royal oblige les habitants des paroisses à loger leur curé en lui octroyant une " maison convenable" et un jardin, ou, une somme d'argent destinée à payer son loyer. (La Constitution civile du clergé prévoit, que sera compris un jardin d'au moins un demi-arpent mesure du roi, soit environ 25 ares). La présence du jardin dans l'habitat remonte à des temps très anciens. La commune de Brax n'est donc pas en retard puisqu'elle a fait l'acquisition du presbytère et de son jardin depuis un an pour les mettre à disposition des curés successifs....
A partir de ce moment-là, la commune agrandira le presbytère et ses dépendances en fonction des besoins, et, l’entretiendra.
Pendant la révolution, c'est le curé Martin qui occupe le presbytère, à cette époque-là, le jardin, est indispensable ; cette tradition est importante pour le curé, car le jardin lui permet de garnir sa table par des légumes, des fruits et la vente de des produits peut lui procurer parfois des revenus complémentaires. Que trouvait-on dans ce jardin ? Des allées pour se promener et méditer, des fleurs pour fleurir l'église, du buis pour les rameaux et pour bénir, de quoi se nourrir : une treille des arbres fruitiers, des légumes, des herbes aromatiques, de quoi se guérir : des plantes officinales... et une statue de la vierge et de l'enfant Jésus.
Le presbytère et son jardin avant leur démolition
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En 1844 on peut lire dans une délibération du Conseil Municipal, pour attirer un nouveau curé " …
- le presbytère est vaste très bien bâti réunissant d'ailleurs toutes les commodités désirables, avec de grands et jolis jardins le tout contigu à l'église et au cimetière fermant à clé…."
En 1844 Mr Auguste Roger de Saint Félix, curé de Pibrac est nommé à Brax. Il s'installe au presbytère avec sa mère Marie de Saint Félix.
Le 15 janvier 1847, Marie de Saint Félix, femme de grand mérite et bienfaitrice de Brax, meurt dans la maison presbytérale à l'âge de 69 ans. Son fils, le curé, hérita d'une partie de sa fortune et il continua son œuvre, en faisant don en particulier d'un terrain pour y installer un nouveau cimetière et il fera agrandir l’église en la surélevant et en changeant son clocher mur en clocher porche.
Le 20 novembre 1877, le curé Mr Auguste Roger de St Félix décède à Brax, dans la maison presbytérale.
Avant 1905 le curé était logé gratuitement. Suite à la loi concernant la séparation de l'église et de l'état, le conseil municipal décide à l'unanimité, de continuer à ne pas faire payer un loyer au curé Jourdes, qui occupe le presbytère depuis de très nombreuses années, mais cet arrangement n’est pas légal.
Des discussions animées ont eu lieu entre le préfet et le maire. Un accord est enfin trouvé, le Conseil Municipal fixe le loyer à 100 francs par an, ce qui est bien inférieur à la valeur immobilière. Il y restera jusqu’en 1920.
De 1920 à 1936 trois autres curés se succéderont.
Le 29 janvier 1939, le presbytère est inoccupé depuis 3 ans faute de prêtre. Une demande de location est faite à la mairie, Mr Mialle habitant rue des Près à Toulouse propose 1000 francs par an, ensuite Madame Versevy l'aurait habité dans les années 60.
En 1962 commencera le début d’aménagement de la place par la démolition de certaines maisons et l'achat de certains terrains jouxtant la place. La séance du 2 avril 1964 décida de démolir le presbytère. Il ne reste que quelques photos, et le portail. L’espace libéré permit d’agrandir la place et de créer un terrain de boules !!!
Documents sources : Ecrits du curé Joseph Disser relatant l’histoire de 1508 à 1736
Registres paroissiaux de 1636 à 1800-Registres d'état civil 1800 à 1900
Délibérations du conseil municipal de BRAX de 1794 à 1970- Photos de Madame Jeanine Cunnac
Le retour du portail :
Ce portail était situé au bout de la ruelle située entre ancienne maison Bégué (le Braxéen) et la maison Bastien (la pharmacie), il marquait l’entrée du presbytère.
Lors de la démolition du presbytère en 1964, pour éviter qu’il ne parte avec le reste des gravats, monsieur Bastien fils le récupéra. Il l’installa comme porte d’entrée de sa propriété chemin des Taillades. Quelques années plus tard, il vendit sa maison. Le nouveau propriétaire décida de morceler son terrain et le portail fut enlevé et déposé au fond de son jardin. En 2023, il le sauva une deuxième fois en l’offrant à la municipalité.
Pour se souvenir de l’histoire de ce lieu, il a été réinstallé, avec grand soin, par les services techniques de la commune, en bordure de l’ancien jardin du presbytère.